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    J’en ai vu des chemins

    J’en ai vu des galères

    Dans des wagons de trains entre deux gares austères

    Je recommande mon époque

    Car le plus plus beau à dire

    Que l’on ne put crier

    C’est qu’il faut pour aimer

    Un peu plus que haïr

    Haïr le monde qui se traîne

     

    J’ai parcouru les champs

    La guitare à la main

    Traversé des villages en ne recevant rien

    Je suis un troubadour de noce

    Qu’on l’on voit s’accroupir

    Au pieds des mariés

    Que l’on voit s’accroupir

    Dans les sombres quartiers

    Mais qu’on laisse seul pour mourir

     

    Vous qui passez par là

    Poursuivant votre route

    Savez vous que pour moi votre regard me déroute

    Je suis l’ange de la faiblesse

    Que l’on prie sans entendre

    Pour ne pas ressembler

    À ce vieux musicien

    Que l’on a enterré

    Dans l’indifférence commune

     

    Si par un beau matin

    Vous déposez des fleurs

    Sur le tas de purin où s’inscrivent mes heures

    La petite fille en galoche

    Viendra crier mon nom

    Comme on lit un poème

    Mais je serai pour elle

    Un musicien célèbre

    Un vieux et regretté prophète

     

    J’en ai vu des chemins

    J’en ai vu des galères

    Mais celui dont par dieu je pourrai être fier

    C’est celui qui traça ma route

    Me faisant rencontrer

    Mon époque futile

    D’individus coincés,

    De sombres imbéciles

    Qui jamais ne me regardèrent

     

    Quand au jour de la mort

    L’on viendra vous chercher

    Vous conduire à bon port et que vous supplierez

    Vous saurez ce que c’est de n’être

    Pas venu dans ce monde

    En  pouvant être fier

    Car les morts vous riront

    Dans tout le cimetière

    Et l’on vous claquera la porte

     

     c Antoine gavory 2005

     


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  • Tu vois je ne dis rien

     

    Tu vois je ne dis rienje te lâche la main

    et je te tiens la porte

    tu as pris ton bagagedans un élan de rage

    nos amours étaient mortes

     

    je suis devant ma glace un autre à pris ma place

    mais saura t-il t’aimer même

    quand dans la douleur et la peine

    tu disparais sans rien laisser sans un mot et sans un regret

     

    A-t-il lui aussi le regard amoureux

    que tu posais sur moi

    il est  temps à présent que tu aimes vraiment

    au moins que tu le croies

     

    et c’est lui qui t’enlace qui sur le corps t’embrasse

    mais pourra t-il encore te dire

    les mots qui te faisaient frémir

    ceux là qui te faisaient sourire je reste là sans rien te dire

     

    non je ne pleure pas c’est sans doute le froid

    qui me brise les lèvres

    je ne crains pas le temps je n’ai peur à présent

    que de ta propre peine

     

    tu verras si un jour quand il te fait l’amour

    tu laisses couler quelques larmes

    que tu repenses à Notre dame

    que tu repenses à nos ébats derrière la porte je serai là

     

    tu vois je ne dis rien je te saisis la main

    et je t’ouvre la porte

    tu vois bien à présent que malgré tout ce temps

    nos amours sont plus fortes

     

    depuis cinq ans que pour notre première fois

    tu t’es mise en mon âme

    je n’ai jamais perdu la flamme

    qui sommeillait comme un flambeau entre la lame et le couteau

     

    Je t’en prie ne pars plus aimes moi je te jure

    que je saurais te prendre

    qu’il nous faudra du temps et que le temps ne dure

    que pour mieux se comprendre

     

    ©antoine gavory, 2007

     


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  • Mais adorez moi

    (Parole: A.Gavory/ Musique: V.Briey)

     

     

    J’ai la coupe à Plastic Bertrand

    Dans ses années psychédéliques

    J’ai le syndrome du vétéran

    J’me prends pour un homme historique

     

    Je crois qu’je fais d’la poésie

    Parce que j’écris mes insomnies

    Que j’suis écrivain engagé

    Quand j’dis qu’la terre est polluée

     

    Mais adorez moi, complimentez

    Les œuvres de ma p’tite vertu

    Mais adorez moi je dédicace

    Dans les rayons des super U

     

    J’admire mon talent sidéral

    D’la presse quotidienne régionale

    Dans la rubrique des faits divers

    Je suis l’génie du millénaire

     

    Je me revendique d’Aragon,

    Des gens dont je connais que l’nom

    Je critique les gens d’la télé

    En criant qu’ils sont pistonnés

     

    Mais adorez moi, complimentez

    La taille de mon égotisme

    Collectionnez moi sur des photos

    Dans votre chambre que je tapisse

     

    J’suis un artiste inégalé

    Peut être le dernier vivant

    Dans ma rue et dans mon quartier

    La star locale de mes parents

     

    Vous entendrez pas parler d’moi

    Je suis un rebelle censuré

    Comme plein de génies avant moi

    Que l’on a voulu étouffer

     

    Mais écoutez moi j’me désespère

    De la lenteur de ma carrière

    Mais adorez moi, je suis la star

    La première page de vos canards

     

    Mais adorez moi, complimentez

    Les œuvres de ma p’tite vertu

    Mais adorez moi je dédicace

    Dans les rayons des super U

     

     


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  • Charles Trénet chantait : « Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues ». S’il est un homme pour qui ce vers est vrai c’est sans nul doute Aimé Césaire qui vient de nous quitter après 94 ans d’une vie rythmée au son de la poésie. Aimé Césaire reste le symbole d’une union
    fraternelle et continentale de la population noire par les mots, d’une politique de décolonisation, de combats
    menés du bout de la plume et du fond des certitudes d’un homme qui s’est battu pour l’identité de la littérature noire.
    Mais au-delà de la cause noire, c’est toute une image de la littérature qui part avec lui, celle d’une littérature
    significative qui pèse sur les esprits comme une révolution avec cette idée que

    « Aucune race n’a le monopole de l’intelligence, de la beauté,

    de la force, et il y a une place pour tous au rendez-vous de la victoire. »


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    Quand nous aimons les femmes, c'est parce qu'elles nous inspirent, et il faudrait alors que ce soit notre faute quand on ne les aime plus.(Antoine Gavory).




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