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    C'est à la France et au souffle qu'elle donna aux autres pays européens que l'on doit la plupart des premières abolitions de monarchies. Sait on encore seulement que la Grèce rédigea sa constitution sur la base du modèle français? Les philosophes des lumières, l'énergie de nos penseurs et de nos intellectuels a depuis quatre cents ans insufflé un vent de liberté chez nos voisins.

    En se promenant à l'étranger, on se rend compte de ce que la France laisse derrière elle. L'image du romantisme, certes, comme en Australie, mais aussi celle d'un pays libre, capable de défendre ses valeurs, ses libertés et ses opinions.

    Je ne sais pas si cela doit être une fierté d'avoir coupé la tête de notre roi, mais c'est bel et bien une preuve de la détermination des peuples. 1789, 1830, 1848, 1968, nous sommes un peuple de révolutions.

    Aujourd'hui qu'en est-il? La France est un pays où sous le couvert du bien être, l'on permet tous les excès.

    Dans les révolutions passées, la France était le peuple Français. Aujourd'hui, avec l'égotisme d'un président plus totalitaire que ne le fut De Gaulle à qui l'on reprocha pourtant son autorité, la France à travers le monde, ce n'est plus l'image d'un peuple mais l'image d'un seul homme, qui ne représente en rien l'identité de son peuple.

    Plus je regarde évoluer ce pays et plus j'ai la sensation d'être un parfait imbécile incapable de décider de lui même de ce qui est bon. Le gouvernement français se comporte comme un tuteur vis à vis de gens immatures, incapables de se gérer, salissant le passé, salissant la culture même, la fameuse "exception culturelle", mettant aux oubliettes tout l'héritage.

    La France n'a jamais été un pays de financiers et d'exploiteurs. A ce rythme là, l'esclavage ne serait pas aboli, le travail des enfants serait encore autorisé (ceci dit M.Lefèvre est bien prêt à faire travailler les malades!).

    Je pense souvent à mon arrière grand père qui comme des milliers d'autres a entraîné sa famille dans une quasi famine en 1936 pour défendre ce que nos politiques issus de familles aisées tentent aujourd'hui d'abattre.

    Depuis l'instauration de la République, les élections sont un simulacre de liberté. Les premiers élus sur les bancs de l'assemblée nationale ont été des bourgeois, parce qu'ils rassuraient le peuple. Et deux cents ans plus tard, l'erreur est la même. On brise à coups de polémiques (ou de revolvers) des politiciens politiquement incorrects (qui n'ont pas fait l'ENA) comme on le fit à Pierre Bérégovoy, comme on tente aujourd'hui de le faire avec François Bayrou.

    Est il nécessaire d'habiter Neuilly, d'avoir fait l'ENA, pour être capable de choisir son destin social et politique?

    Aujourd'hui c'est une période passionnante pour ceux des artistes qui ont cet engagement en eux, parce que pour le moment, hormis dans les médias comme la télévision et la radio, sous la botte du pouvoir, il nous est encore permis de dire ce que l'on pense. Je pense que c'est une période cruciale à la fois pour la société parce qu'elle va faire naître des passions et des vocations, mais aussi faire mourir des artistes qui n'ont rien à dire. Mais l'on ne doit pas non plus limiter l'art à une forme de revendication.

    Depuis toujours, je porte en moi le respect envers des gens comme Sartre, Desnos, Aragon, Gide, et tant d'autres qui ont fait de leur plume une arme d'expression. Aujourd'hui, tout en la critiquant, je savoure cette période de l'histoire où la plume peut encore servir à changer les choses, à dénoncer, à contrecarrer de façon intellectuelle une politique menée de façon illogique dans le culte de l'argent, de l'apparence et du profit.

    Je regarde, à la petite échelle de ma ville, une cour se former autour de celui qui a le pouvoir, qui s'engorge de l'avidité de ceux qui l'entourent. Et je me dis qu'à cette petite échelle c'est déjà le début d'une monarchie masquée même par ceux qui représentent les piliers de la démocratie participative. Participer oui, mais à condition que ce soit selon la volonté du puissant!

    Je crois fermement en la suprématie de la culture, de son patrimoine, de son héritage, de son impact et de ses acteurs. Je crois fermement en la puissance de l'écrit et de la poésie dan,s des périodes comme celle-ci, où l'on arrête les enfants de six ans dans les écoles, où l'on incarcère sous le sceau de la raison d'état des personnes suspectées de ne pas obéir à ce pouvoir, où l'on renvoie des radios et télévision, ceux qui ont le culot de critiquer le pouvoir en place.

    On ne peut plus faire la chasses aux communistes, il n'y en a plus. Les socialistes? Ils se pourchassent eux-mêmes. Le contre pouvoir politique est perdu dans un brouhaha incessant, décapitant ses têtes, libérant les autres pour entrer dans la grande arène du pouvoir, et méprisant le peuple.

    Pas une fois, je n'ai entendu parler du peuple. Et la France, ce n'est ni Lagardère, ni Bolloré, ni Sarkozy, ni les avions vendus aux Émirats. La France c'est le peuple avec son histoire, sa culture, ses arts, ses ouvriers.

    Je suis sidéré qu'à notre époque, des gens issus de l'ENA, censés être cultivés, se laissent manipuler par une seule tête mais je suis encore plus sidéré que les français en partie suffisante pour créditer de 53% des voix un candidat suivent le troupeau, car eux, en dehors de quelques nantis, n'ont rien à y gagner. Ni ministère, ni portefeuille, ni siège au parlement, et encore moins des appartements gratuits dans le seizième arrondissement.

    Mais ce qui me sidère le plus, c'est de voir des écrivains, des poètes enfouir la tête sous le sable pour ne pas déranger et plaire à la majorité. J'ai entendu des écrivains dire en quelques minutes tout et son contraire simplement parce que leur interlocuteur était différent, et qu'au delà de leur conviction, c'est le livre qu'ils vont peut être vendre qui leur importe le plus.

    Pourtant, à mon sens, la conviction, qu'elle soit ou pas en accord avec celui qui est en face ne peut être que constructive pour les deux sous entendu qu'elle soit argumentée et réfléchie.

    Il est vrai que des écrivains, des poètes ou des artistes, et en général toute personne qui affiche ses convictions prend le risque de perdre une grande partie d'un public ou d'un électorat. Il est vrai que l'opportunisme est sans doute plus rentable.

    Pour ma part, j'admire ceux qui n'ont pas les mêmes idées que moi quand ils ont au moins l'honnêteté de leur conviction, et j'ai eu la chance parfois, de rencontrer des gens qui étaient en total désaccord avec moi mais qui, par intérêt et par soucis de réflexion, ont quand même acheté mon livre.

    D'une façon générale ce n'est pas en faisant le mouton que l'on atteint la tête du troupeau et que l'on fait entendre son cri. L'identité d'une culture et d'un pays c'est avant tout l'ensemble des singularités qui la composent. La culture française ne s'est pas faite sur un seul homme mais sur un ensemble de contradictions, de détracteurs, d'expressions différentes qui sont nécessaires à un débat et à une véritable démocratie.

    Le jour où ma réflexion me prouvera que je suis le seul à avoir raison, je serai certain d'une seule chose, c'est que je suis un con! La sagesse n'est pas un aboutissement, c'est une preuve de stérilité intellectuelle.

    Alors débattons, écrivons, discutons, affrontons les opinions comme elles doivent l'être. Détrônons les sages et ceux qui prétendent savoir.

    Pour finir je citerai cette phrase d'Hubert Rives:

    " Plus je découvre l'univers, plus je me dis que l'existence de Dieu n'est pas impossible"

     

    A copier, recopier, mémoriser, classer, reclasser, transmettre à votre guise tant et tant que cela touchera au moins une personne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Un peu de couleur sur ton âme

    Rien d’important

    Quand les bateaux qui se désarment

    Résistent au vent

    A bord aucun de nous n’embarque

    Ni ne nous surprend

    Mettre son âme en danger

    A la lisière de ces flammes

    Eternellement

    Se pressent des esprits de paille

    Sans autre serment

    Au fond des fosses Marianne

    Disparais le vent

    J’entends l’histoire crier

     

    Dans les océans secrets

    Au son des âmes troublées

    J’entends

    J’entends leur souffle changer

    Le cours des choses, changer

    Le temps

     

    Au rendez vous de nos cavales

    Flotte le vent

    Comme un silence qui s’attarde

    Qui prend son temps

    A la victoire de nos larmes

    S’efface pourtant

    Les sentiments d’être des femmes

    D’un autre temps

    Et si la peur ne nous désarme

    Ni ne nous défend

    Mettre son âme en danger

     

    Dans les océans secrets

    Au son des âmes troublées

    J’entends

    J’entends leur souffle changer

    Le cours de leur vie changer

    Le temps

     

    28/04/ 2009


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  • L’actualité le montre, enseigner ne relève plus que de la vocation mais aussi du goût du risque. J’ai eu avec quelques personnes, dont une proviseur adjointe, une conversation presque métaphysique sur la réforme de l’enseignement. Entre les partisans du châtiment corporel, les adeptes du « c’est la faute au gouvernement » nous cherchions des solutions. Avec le recul et quelques heures de discutions, le constat est clair. N’a-t-on pas depuis longtemps confondu éducation et instruction ? Les parents ne se sont ils pas déchargés sur des personnes chargées d’apprendre à leurs enfants et non de les éduquer, d’une tâche qu’eux-mêmes parfois ne parviennent plus ou pas à assumer ? L’Education nationale n’a aucun rôle à jouer dans l’éducation, le gouvernement n’y est pour rien (une fois n’est pas coutume) et c’est peut être l’incapacité et le manque de maturité de certains parents qui est à réformer et rétablir dans leur rôle des enseignants pour que leur métier ne soit plus une bataille, mais une mission et revenir à une instruction publique qui ne soit plus l’apanage que des écoles privées où la discipline est certes moins libérale que dans l’enseignement public mais bien plus constructive.


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  • Ingrid Bétancourt a reçu en Juillet dernier la légion d’honneur, dont la devise est honneur et patrie. Déjà, je m’étais posé la question de savoir ce que Bétancourt avait fait pour la France, bon restait l’honneur. Mais aux dernières nouvelles de ses anciens compagnons d’infortune, arrivées après une remise par notre Président de la République peut être empressé de récompenser son poulain et de l’estampiller de notre sceau national, je me pose cette autre question : a-t-elle fait preuve d’honneur ? Il semble même qu’elle n’ait pas fait preuve de la plus petite humanité… Alors pourquoi ne pas récompenser les 300000 chômeurs nés de la crise qui malgré la trahison, restent honorables ? Pourquoi ne pas récompenser chaque smicard qui fait plus pour la France qu’Ingrid Bétancourt, et avec sans nul doute plus d’honneur ? Ou alors, pourquoi ne pas la destituer tout simplement d’une décoration usurpée ?

    Et Maurice Druon, l’un des écrivains les plus récompensés est mort…

     

     


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  • D’un temps qu’il me fut fidèle

    Entre deux âmes rebelles

    J’étais assise sur vos genoux

    S’il fallut que me reviennent

    Vos regards sempiternels

    J’aurais bien plus à craindre de vous

    Vous montriez votre aisance

    Et vos relents de méfiance

    Pour vous j’aurais abolit tout

    Qu’il me faille me détruire

    S’il faut je viendrai vous dire

    Que je suis haineuse de vous

     

    Si vous me cachez vos âmes

    Que vous déposez les armes

    A mes pieds,  contre mes genoux

    C’est que je serai la lame

    Qui percera votre calme

    Comme un vent éloigné de tout

    Si vous fûtes ma détresse

    Sur les flots qui me bouleversent

    Je deviendrai bien plus que vous

    S’il me faut cacher mes larmes

    Je vous crierai dans les flammes

    Que je suis haineuse de vous

     

    Si vous me tuez

    De petits mots doux

    Si vous me tuez

    Je serai à vous

    Et s’il fallut que mon âme

    Y dépose toutes les armes

    Je serai haineuse de vous

     

    D’un temps qu’il me fut fidèle

    Entre deux âmes rebelles

    J’ai enfin eu vent de vous

    J’ai vécu les longs moments

    J’ai égaré mes instants

    Pour ne plus me souvenir de vous

    De vos regards éternels

    Et de vos mots infidèles

    J’eus bien plus à craindre de vous

    Vous montriez votre rage

    Et vos relents de courage

    Pour vous j’ai tout perdu de vous

    Vous montriez votre rage

    Et j’ai fais ce long voyage

    Je ne suis plus haineuse de vous

     

     


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