•  
    Lorsque je vois mon entourage invoquer le drapeau français
    Pensant faire preuve de courage en clamant leur identité
    Ils ont des charrettes entières de migrants, d'arabes qu'ils piègent
    a reconduire à la frontière pour protéger leurs privilèges
     
    Viens, je t'emmènerai mon frère te montrer que la route est longue
    que les hommes, dans leur misère,
    ensemble,
    forment une ronde
     
    Ils veulent me tondre, me faire la peau, quand je parle de liberté
    ils me traitent de collabo quand je leur crie fraternité
    Ils disent que je suis naïf, que j'ignore la réalité
    que je suis un idéaliste, et que la France est en danger
     
    Viens, je t'emmènerai mon frère te montrer que la terre est une
    et que tes discours délétères
    font le terreau des pestes brunes
     
    Ils parlent de patriotisme en pensant aimer leur pays
    la ségrégation, le racisme, dont ils nous font l'apologie
    N'ont jamais fait des patriotes que lorsque la France saignait
    cette colère où ils barbotent, celle de ceux qui fusillaient
     
    Viens, je t’emmènerai mon frère, voir que dans la fosse commune
    même le sang des allogènes
    a la couleur de tes rancunes
     
    Demain ils saliront la France pour donner vie aux idéaux
    nourris de haine et d'ignorance que leur vendent des généraux
    sans rien retenir de l'histoire, ils penseront avoir gagné
    ils célébreront la victoire de l'ostracisme accrédité
     
    Viens, je t'emmènerai mon frère te montrer que la terre est grande
    que tes douleurs ou bien leurs guerres
    ont le même goût de la fronde
     
    Quand je vois mes amis gauchistes défendre la ségrégation
    me dire que l'universalisme est une utopie de vieux con
    quand on me dit que c'est reac de vouloir plaider l'humanisme
    que mes opinons hégésiaques font le terreau de l'islamisme
     
    Viens, je t'emmènerai mon frère te montrer que tu ne crains rien
    et que la terre toute entière
    est ce pays que tu crois tiens
     
     
    Droits réservés, 2021
     
     
     

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  • La bonne affaire que la mort

    A l’instant où l’on quitte un corps

    C’est toi qui me trahi encore

    Toi qui jadis me fit t’aimer.

     

    Aux instants où l’on se souvient

    Du premier amour, d’un parfum

    Toi qui alors tendit ta main.

    Vers le poète que j’étais.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Te souviens tu des cris de guerre

    Et des chants révolutionnaires

    Il me semble que c’est hier

    Que tu viens te battre pour moi.

     

    Donner le goût de liberté

    Au corps qui ne sait que vibrer

    Le regard toujours effrayé

    Les yeux remplis de désarroi.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Faut il qu’on oublie que nous sommes

    Pour le salut de millions d’hommes

    Une page à l’histoire en somme

    Dont nous ne faisons plus partie.

     

    C’est la jeunesse qui se lève

    Portant en elle la relève

    Ils semblent que des voix s’élèvent

    Dans les campagnes de Russie.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Tout est affamé de pays

    De langue où d’idéologie

    Toi qui toi-même te trahi

    Connais tu les cris défendu.

     

    Qui ont versé jusqu’à leur sang

    Dans la liste des combattants

    Je me souviens encore enfant

    De ceux qu’on ne rencontre plus.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Je te nommerai camarade

    Jusqu’à la fin de la parade

    Même si tu étais bâtarde

    Entre le mauvais et le bien.

     

    Je tourne une page d’histoire

    Que mes enfants ne peuvent voir

    Que peut commettre un hasard

    Dans le chemin des convictions.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    La bonne affaire que la mort

    Ne plus pouvoir jouer ton corps

    Mourir en connaissant ses torts

    En sachant qui nous a trahi.

     

    Je vois dans ton regard hagard

    Les longues pages d’une histoire

    D’un livre nommé livre noir

    Où les mots ne sont que des cris.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Le Caucase est un paradis

    Et l’enfer, toute une Russie

    C’est toi qui me regardes assis

    Réécrivant les yeux d’Elsa.

     

    Tu penses que la vie qui me gagne

    Que ma nostalgie est au bagne

    Mon amour un mât de caucagne

    Sais tu que je n’aime que moi.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Tu brandis fièrement la faux

    C’est le sang qui teint ton drapeau

    Je voudrais prendre le marteau

    Briser les maillons de la foi.

     

    Tu crois encore en des idées

    Tu penses encore à tout changer

    Mais te sens tu abandonnée

    Même Marx n’y croirait pas.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    Tout est une affaire de temps

    Le passé déborde au présent

    Et même quand j’aurai cent ans

    Je saurai que tu m’as trahi.

     

    Je t’écrirais dans mon histoire

    Comme un récit de cauchemar

    Je dicterai le livre noir

    Aux générations éblouies.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    J’ai posé sur toi mes espoirs

    Comme l’on s’amuse à la foire

    J’ai fais de toi mon écritoire

    J’ai fais de toi toute ma vie.

     

    Combattue, abattue la torture

    Défendre la nomenclature

    Ecrire ton nom sur les murs

    Du sang précieux de la patrie.

     

    Entends tu les hommes mourir ?

    Et leurs soupirs soudain dormir ?

     

    La bonne affaire que la mort

    Une fois te serrer encore

    Des préjugés être plus forts

    Oublier que tu m’as trahi.

     

    J’entends encore dans mon enfance

    La chanson de mes espérances

    Face auxquelles tu fais silence

    Est-ce ainsi le chant de Russie.


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  • Elle avait les yeux d’Isabelle

    Et le sourire d’Amélie

    On aurait dit une demoiselle

    Qui avait marché dans la nuit

    Elle avait le sourire fugace

    Et le parfum des ancolies

    Allongée devant la terrasse

    De l’hôtel des endormis

     

    Elle prenait l’air de grande dame

    Jouant de ses lignes allongées

    Comme pour éviter un drame

    Elle s’était mise à rêver

    A rêver au temps qui passe

    Aux princes cachés dans la nuit

    Derrière les fleurs des terrasses

    De l’hôtel des endormis

     

    C’était le printemps ou l’automne

    Ou un été caniculaire

    Mais comme elle n’aimait pas d’homme

    Tous les jours étaient des hivers

    Elle promenait ses jambes lasses

    Dans les rues des villes fleuries

    Passant souvent sous la terrasse

    De l’hôtel des endormis

     

    Dans une chambre au dessus d’elle

    Vivait un homme endolori

    Par la mort de sa demoiselle

    Parti un beau matin sans cri

    Il fallait qu’aucun bruit ne fassent

    Ses larmes de mélancolie

    Quand il pleurait sur la terrasse

    De l’hôtel des endormis

     

    Je vous raconte cette histoire

    Car quoi qu’on en dise chez vous

    C’est par un funeste hasard

    Que l’homme mit fin à ses jours

    Il sauta de la terrasse

    De l’hôtel où vivait l’ennui

    Tomba sur une femme qui passe

    Devant l’hôtel des endormis

     

    Elle avait les yeux d’Isabelle

    Et le sourire d’Amélie

    On aurait dit une demoiselle

    Qui avait marché dans la nuit

    Elle avait le sourire fugace

    Et le parfum des ancolies

    Allongée devant la terrasse

    De l’hôtel des endormis

     

     

    Antoine Gavory

     

     


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  • La mémoire retrouvée

     

    SSSR comme  il disait, SSSR dit le poète

    Que reste t-il de ces idées, des remords

    De renier des années gravées en tête

    A protéger les hommes pour n’avoir pas tort

    Sur les douleurs d’un peuple, l’enfer d’une patrie

    Que les grands refrains ont enterrés dans l’oubli

     

    Que voulez vous reprocher a nos camarades ?

    Quels torts ont-ils sinon de lire dans un livre

    Sur la noirceur du communisme quelque charade ?

    Sur le droit de savoir, sur le devoir de vivre ?

     

    Non je ne voyais pas cela de mon berceau

    Nous ne fermerons pas les yeux sur nos créances

    Sur nos torts bien qu’ils fussent issus de l’ignorance

    Je ne cherche pas d’excuse a ceux qui tuèrent

    Mais faut il pour autant condamner leur grand –père ?

     

    Nous ne sommes pas les disciples de ces gens

    Même si nos combats coulent du même sang

    Dans un pays pauvre aux milliers de somnolant

    Qui expient leur vie pour ne pas choquer

    Les je vous en prie, plait il et ma chérie

     

    Non je ne voyais pas cela de mon berceau

    Tous ces yeux ébahis qui avaient dans le dos

    L’arme d’un pays, d’une idée, d’un pouvoir

    CAPITALISTE qui écrit le livre noir

    D’une idéologie déjà perdue qu’il

    Ne connaissait pas mieux que le peuple débile

    Défend un système parce qu’on lui apprend

    A ne pas le combattre ! Mais ou es tu Trotski

    Au crâne pourfendu par le fer de la hache

    Par l’emblème sacré de ton ancien drapeau ?

     

    Pourquoi faut il toujours que l’homme fasse un toit

    De ses ambitions personnelles quand il voit

    L’idéologie s’abattre sur le monde

    En perdant sa puissance mais il nous faut fonde

    Le pouvoir d’un peuple dans une main salie

    Par le sang bolchevick répandu au Mexique

     

    J’entends pleurer les morts de mille neuf cent dix sept

    Me demandant pourquoi faudrait il revenir

    Et défendre une idée sans aucun avenir

     

    Nicolas deux Anastasie, dira t’on

    Qu’ils sont morts pour rien sous le coup d’une émotion

    De quelques mercenaires avides de pouvoir

    En convaincant le peuple de toujours y croire

    Pour célébrer demain le jour de la victoire

     

    Non je ne voyais pas cela de mon berceau

    En parlant de drapeau, du livre de mao

    De Cuba, de Russie je vois des pays

    Où le cœur de l’homme permet d’aimer la vie

     

    Je voyais des pays aux paysans sereins

    Je voyais des enfants qui tenaient dans leurs mains

    Celles de leurs parents et de leurs camarades

    L’Internationale se chantait en parade

     

    Mais au lieu de tout ça j’entends crier kolkhoze

    Sovkhoze, goulags…stalags…mais ou  es donc la cause

    Sur laquelle on aurait défendu son pays

    Où est le chant faisant le chant d’une Russie ?

     

    Je ne condamnerai pas mes aïeux. Autant

    Qu’ils en savaient, pouvaient suivre le mouvement

    On ne dit pas cela aux hommes, justement

    Ils ont reniés des décennies comme exemple.

    Aujourd’hui en ayant vu ce qu’ils avaient fait

    Ce sera a nous, a nos idées de payer

    Le prix de la bêtise, le prix du mensonge

    D’un siècle d’infamie maquillée en un songe

     

    Non je ne voyais pas cela de mon berceau

    Au-dedans de ma tombe ce sera trop tôt

    Déjà bien trop tard pour expliquer aux enfants

    Notre condamnation de cela, justement

    Ce fut pour oublier que nous avons chanté

    L’Internationale orpheline du passé.

     

    Pas plus de mélodie, pas plus de Russie,

    Pas plus de communisme, pas plus d’hérésie,

    Pas plus de crédibilité du faux, du vrai

    Pas plus de tout cela, de tout ce qui a fait

    Que nous croyons encore en l’idéologie.

     

    SSSR comme il disait, SSSR dit le poète

    Et nous disons pardon pour les fautes horribles

    Nous n’en sommes rien, pas même une conséquence,

    De ces années la, de ces hommes la. Pardon…

     

     

                                                 Antoine Gavory  1997

     


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  •  

    C’était vous mon amie

    (Gavory/Briey)

     

    Un matin de l’été sur le bord d’un canal

    Je m’étais endormi dans les herbes

    J’avais froid je tremblais, la rosée matinale

    Formait des gouttes au bout de mes lèvres

     

    Un oiseau se posa sur le bord de ma main

    Tourna son regard vers l’horizon

    Puis soudain s’envola sur la cime d’un pin

    Et me fit cette proposition

     

    Veux tu venir avec moi en haut des arbres

    Voir si le monde est plus beau et le parfum du ciel

    De là haut nous verrons si tu es capable

    D’ouvrir ton cœur au soleil

     

    Il s’envola

    Il m’entraîna

    Me posa sur la cime du plus haut des chênes

    Il me conta

    Il me montra

    Il me montra le monde de là haut et je vis que c’était le même

     

    Quand il me prit le bras, qu’il me monta là haut

    Je vis que le monde était petit

    Je regardais au loin, je vis qu’elle était là

    C’était elle, c’était vous mon amie

     

    Je regardais encore et l’oiseau en colère

    Me dit tu n’admires donc plus rien

    Tes yeux se sont fixés sur cette demoiselle

    Tu n’es monté que pour voir plus loin

     

    Pourquoi es tu venu avec moi dans l’arbre

    Si ce n’est que pour voler et regarder en bas

    A bien y réfléchir tu n’es pas capable

    De croire en ce monde là

     

    Il me saisit

    Me descendit

    Me reposa au pied du tronc du plus gros chêne

    Il repartit

    Poussant un cri

    Mais je savais que de là haut le monde était encore le même

     

    Je ne veux plus t’accompagner dans tes arbres

    Car mon monde est bien plus beau depuis que j’ai l’amour

    D’avoir tout vu d’en haut je me sens capable

    D’aimer un cœur pour toujours


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