• Tu vois je ne dis rien

     

    Tu vois je ne dis rienje te lâche la main

    et je te tiens la porte

    tu as pris ton bagagedans un élan de rage

    nos amours étaient mortes

     

    je suis devant ma glace un autre à pris ma place

    mais saura t-il t’aimer même

    quand dans la douleur et la peine

    tu disparais sans rien laisser sans un mot et sans un regret

     

    A-t-il lui aussi le regard amoureux

    que tu posais sur moi

    il est  temps à présent que tu aimes vraiment

    au moins que tu le croies

     

    et c’est lui qui t’enlace qui sur le corps t’embrasse

    mais pourra t-il encore te dire

    les mots qui te faisaient frémir

    ceux là qui te faisaient sourire je reste là sans rien te dire

     

    non je ne pleure pas c’est sans doute le froid

    qui me brise les lèvres

    je ne crains pas le temps je n’ai peur à présent

    que de ta propre peine

     

    tu verras si un jour quand il te fait l’amour

    tu laisses couler quelques larmes

    que tu repenses à Notre dame

    que tu repenses à nos ébats derrière la porte je serai là

     

    tu vois je ne dis rien je te saisis la main

    et je t’ouvre la porte

    tu vois bien à présent que malgré tout ce temps

    nos amours sont plus fortes

     

    depuis cinq ans que pour notre première fois

    tu t’es mise en mon âme

    je n’ai jamais perdu la flamme

    qui sommeillait comme un flambeau entre la lame et le couteau

     

    Je t’en prie ne pars plus aimes moi je te jure

    que je saurais te prendre

    qu’il nous faudra du temps et que le temps ne dure

    que pour mieux se comprendre

     

    ©antoine gavory, 2007

     


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  • Mais adorez moi

    (Parole: A.Gavory/ Musique: V.Briey)

     

     

    J’ai la coupe à Plastic Bertrand

    Dans ses années psychédéliques

    J’ai le syndrome du vétéran

    J’me prends pour un homme historique

     

    Je crois qu’je fais d’la poésie

    Parce que j’écris mes insomnies

    Que j’suis écrivain engagé

    Quand j’dis qu’la terre est polluée

     

    Mais adorez moi, complimentez

    Les œuvres de ma p’tite vertu

    Mais adorez moi je dédicace

    Dans les rayons des super U

     

    J’admire mon talent sidéral

    D’la presse quotidienne régionale

    Dans la rubrique des faits divers

    Je suis l’génie du millénaire

     

    Je me revendique d’Aragon,

    Des gens dont je connais que l’nom

    Je critique les gens d’la télé

    En criant qu’ils sont pistonnés

     

    Mais adorez moi, complimentez

    La taille de mon égotisme

    Collectionnez moi sur des photos

    Dans votre chambre que je tapisse

     

    J’suis un artiste inégalé

    Peut être le dernier vivant

    Dans ma rue et dans mon quartier

    La star locale de mes parents

     

    Vous entendrez pas parler d’moi

    Je suis un rebelle censuré

    Comme plein de génies avant moi

    Que l’on a voulu étouffer

     

    Mais écoutez moi j’me désespère

    De la lenteur de ma carrière

    Mais adorez moi, je suis la star

    La première page de vos canards

     

    Mais adorez moi, complimentez

    Les œuvres de ma p’tite vertu

    Mais adorez moi je dédicace

    Dans les rayons des super U

     

     


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    Quand nous aimons les femmes, c'est parce qu'elles nous inspirent, et il faudrait alors que ce soit notre faute quand on ne les aime plus.(Antoine Gavory).




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  • J’ai pris la main d’un éphémère qui n’a pas tenu plus que quelques temps. Je sors de mon immeuble sur les quais rive gauche. Je passe au Panis avaler un café,  j’esquisse un sourire.

    Dans ce va et vient,  quelques rêves.

    Des individus mortels,  des poètes peut-être,  des immortels sans doute.

    Un café avalé brûlant,  une serveuse qui me fait les yeux doux,  je me rue dans la rue et je reprend mon chemin.

    Rue Saint André des arts,  un détour superflu,  mais je m’en fous. Quai des orfèvres,  assiégé comme un scorpion dans un monde d’épouvante qui veille avec virulence de menus délinquants susceptibles de devenir des tourmenteurs.

    Je cours. Six heures.

    Le soleil pointe son regard au dessus de l’île Saint Louis,  partagé entre l’éveil et l'ensommeillement. Je continue,  hôtel de ville.

    Je cours,  le Louvre,  la comédie Française.

    Deux et deux quatre,  quatre et quatre huit,  Buren et ses colonnes dont on fait toute une affaire pour si peu.

    Les trottoirs s’emplissent des yeux de filles et de gigolos qui pénètrent dans les cavités du métropolitain.

    Le monde braille,  le monde dégueule,  bouge.

    Les putes et les canailles s’assagissent tandis qu’ils vont se coucher.

    Première édition du matin,  ce sera peut-être bon aujourd’hui.

     

    Bouche de métro fétide,  couloirs acidulés de vapeurs chimiques,  chaleur nauséabonde,  station des grands boulevards qui vocalisent au son des vagabonds habiles qui poussent la chansonnette pour un centime.

    La nuit cesse de faire chanter les chats et de leur grisâtre mystère apparaissent leurs couleurs aux gouttières des immeubles.

    La pluie,  le vent et un monde affolé qui tourne chacun comme les autres.

    Un monde,  deux marches,  un billet doux,  un portique qui s’ouvre et me revoilà sur les quais entre deux antres noires.

    Des cœurs d’amants à la sagesse qui n’est la mienne,  des barnaches sur les épaules,  des musettes trop lourdes,  des cartables appesantis,  tout un monde qui tourne au pas cadencé.

    Des rires des pleurs,  des malchanceux,  des premiers regards,  des premiers baisers et des derniers jours. Une petite dame qui ne reviendra pas.

    Je croise quelques futurs dépouilles,  quelques prochains regrets,  quelques larmes qui ignorent encore qu’elles vont jaillir.

    Station de Belleville,  un vieil air d’accordéon en cortège qui sillonne le printemps comme une jeune vierge idyllique.

    Un monde descend,  l’autre monte.

    Un gamin en jaquette m’observe dans mon wagon comme sorti tout droit d‘une chanson de Trenet.

    Deux amoureux qui se construisent avec philosophie un air qui n’existera plus,  en se rapprochant,  en s’éloignant,  en s’aimant avant de se désaimer.

    Ils ont leur secret pour eux,  épris de leurs souvenirs qui les vêtit de beauté.

    Seul au monde dans le monde.

    Personne ne se ressemble et le monde entier est pourtant monotone.

    Je n’ai qu’envie que d’être seul avec moi et d’éloigner ce bonheur qui s’en va peu à peu dans un gris bleu.

    Quelques notes de musique distraites qui me hantent au fond des souvenirs et m’empêchent d’oublier.

    Une rue,  une chanson,  un soleil d’été qui se rengaine de paroles banales,  de regards vrais.

    On s’arrête. Encore un monde qui s’agite,  un frisson une larme.

    Le temps d’un refrain,  je devine Paris qui s’éloigne peu à peu au dessus. Un rideau de scène qui s’abaisse sur les bourgeois et les artistes

     

    Un ciel qui franchit les terres,  un métro qui sillonne les souvenirs et musarde sur des détails.

    Un gamin gouailleur qui me sourit en tendant la main dans laquelle je glisse le prix d’une chanson dans les faubourgs.

    Un autre amour se pose devant moi,  habillé de bleu et de printemps.

    Dehors tout est couleur de mort.

     

    On me lance un sourire,  comme une complaisance.

    Le soleil luit sur les vitres,  tout là haut, de grandes poutres d’acier strient le ciel de Paris.

    Deux messieurs,  en costume de jeunes hommes parlent dans un coin,  une vieille femme assise sur un banc attend qu’on vienne l’alléger de quatre vingt ans d’incertitudes.

    Le bruit se fond entre les achalandages sous le poids d’une humanité pressée.

    Au loin,  le soleil se lève sur les champs.

    Des gens qui partent n’importe où emmenant leurs riens qui font tant de grandes choses. Je m’arrête.

    Je guette dans mes yeux un frisson,  je regarde en arrière mes sensations,  je recule et de nouveau je stoppe.

    La vie s’accélère. La ville s’agite,  délaissant sous les poutrelles de al gare de Lyon,  les raisons qui font qu’on y revient toujours.

    D’une main j’y pose mes envies,  mes espoirs,  mes regrets et mes frissons.

    Le sifflet hurle,  les quais se vident,  le décor change,  mes envies s’éparpillent.

    Un balayeur,  cigarette à la bouche nettoie à mes pieds puis me fixe.

    Puis il repart,  une chanson pour quelques mégots,  puis se retourne,  me fait un signe de tête et disparaît dans le décor.

    Le sifflet hurle une dernière fois,  les portes commencent à se fermer,  le contrôleur me guette et s’approche.

    -  vous avez pris votre billet Monsieur ?

    -  Non,  j’ai pris la main d’une éphémère

    Dubitatif et surpris :

    -  il faut y aller Monsieur,  on va fermer…


    J’use les comptoirs avec mes coudes.

    Je tente d’impressionner,  de me faire envier d’histoires qui ne sont pas les miennes.

    Un mardi soir au Panis où tout me laisse croire que je suis entouré de grands hommes. Leurs visages se profilent à tous les instants

    Elle parle avec les mains depuis le matin sur le bord de la seine,  me levant de mon siège de fortune,  me lavant dans les eaux.

    Elle préfère regarder les bateaux qui se baladent,  aux touristes qui se croient fatigués,  lassés,  blasés,  aux airs d’accordéon silencieux.

    Elle fait des tours. Elle harangue les badauds qui viennent des beaux quartiers la regarder avec un air complaisant,  parfois vicieux et rarement admiratif.

    Il y a des poètes,  des touristes,  des artistes sans doute,  des nonchalant passant indifféremment,  sillonnant les tentes alignées comme des collégiens le long de la rive gauche.

    Le long des grands boulevards,  tout passe au devant des boutiques.

     Marchands de lait,  d’eau,  de charbon,  des visiteurs,  des acheteurs,  des livreurs,  des boutiques à souvenir.

    Ils emmèneront là bas,  de l’autre côté de la France une belle photo des traditions,  des monuments,  des scènes que Lautrec avait dépeintes. L’on croira avoir vu Paris,  l’on croira avoir visité ce que tous veulent voir,  avoir communié avec une ville aux histoires millénaires.

    Aux cafés d’en face,  on boit n’importe quoi avec n’importe qui,  en souriant légèrement de ses ennuis qu’on oublie le temps d’une séjour.

    Le soleil,  comme à la fin de chaque soirée se moque des destins allongés parmi la foule et entame sa descente. Tout va vite comme si le temps avait vingt ans,  et qu’il ne durait pas. Tout va vite,  tout ressemble à tout et plus rien ne se compare à rien.

    Elle fait des rêves qu’elle peint sur des toiles de nylon blanc.

    Des soleils luisants,  des villes et des champs et des paysans,  des gens biens,  d’autres moins bien.

    Elle imagine des enfants dans des berceaux pliant sous le regard des parents.

    Elle souffle.

    Elle frissonne,  elle frottes ses mains,  croise des regards qui ne la voient pas.

    Tout est ici comme si la vie avait vingt ans,  comme si le temps était trop court.

    Les gens se pressent,  se ruent aux vitrines,  sillonnent les quelque étalages pour rien y voir,  en regardant les chalandages comme le refuge de sombres vagabonds à qui l’on ne dirait pas bonsoir.

    Dans les nuits de printemps personne ne sourit,  comme endormis dans une valse qui tourne.

    Rien ne voltige,  ni les mots,  ni les regards,  ni les sourires esquissés au coin du pont de Notre Dame.

    Elle parle avec ses mains.

    De sombres passants la regardent,  se disent avec vice qu’elle devrait parler avec son corps. On la dévisage.

    On la déshabille.

    Elle est là,  puissante,  à un rendez vous où personne ne viendra.

     


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  • Cher Monsieur Guitry,,

    Même à la lecture des journaux, je ne parviens pas encore à vraiment croire que vous êtes mort depuis un demi siècle.

    Vos adieux à la critique ayant précisé que toute information leur serait vendue.
    Donnez nous alors l'état de vos comptes et que ces informations non payées fussent elles tromperie de votre part car vous qui rêviez d'être populaire, il a fallu que l'annonce soit faite de votre trépas pour que l'on vous admire...

    Et aujourd'hui l'histoire se charge de vous être fidèle vous qui l'avez si souvent trompée, vos accusateurs n'ont plus d'argument que de vous accuser d'avoir feint de mourir pour entendre du bien...

    Ils sont passés à la trappe comme de mauvais fruits auquel le talent n'aurait pas tout donné de sa sève... vous qui si souvent vous êtes moqué des cocus, voici que vous êtes l'amant du talent qu'ils n'ont pas su garder, et là encore l'histoire, toujours elle, les salit de leurs seules accusations et médisances à votre égard...

    C'est là certes un mariage réussi, parvenir à être infidèle de son vivant et susciter la vénération de son trépas. Si l'histoire était une femme, elle serait une sainte.

    Quoiqu'il en soit, Monsieur Guitry, à regarder le théâtre et à écouter notre époque, il ne fait aucun doute: vous êtes bien mort, car si vous ne le fûtes, vous eûtes vite fait de sortir et de crier avec rage cette décadence de ce qu'est le comédien, relégué au titre d'intermittent.

    Je n'ai pas le talent de jouer, peut être celui d'écrire, quoique là aussi la critique, elle soit restée fidèle à elle même, arrogante, imbue et incontrôlable et je ne peux donc que m'instruire de ce que vous avez laissé, et tirer des enseignements d'un homme qui se voulait populaire quand il ne l'était pas et qui devient un mythe quand il ne peut plus s'en satisfaire.

    Vous êtes donc bien mort, Monsieur Guitry, alors quoique j'en dise et en écrive, je ne vous écrirai pas, car on ne parle pas aux morts...

    A bientôt


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