• Meilleur score pour la gauche depuis 1981, et tu nous a quittés. Je ne peux pas m’empêcher de penser que de là haut, tu dois te fendre la poire ! C’est vrai, tu nous a filé une belle leçon, en nous montrant que la censure est sans doute préférable au consensus, surtout quand l’on tient à ses opinions et à une certaine idée de la création. A Antraigues, ce mardi, il était là le débat sur l’identité nationale. Cinq mille personnes ont crié ce qu’était « Ma France », et des centaines de tes enfants se sentent à nu. On a tous dans notre écriture une impulsion de toi, de Ferré, on a tous osé un jour dire ce qu’il ne faut pas, en se disant que toi-même tu l’avais fait. Tu as donné une utilité à la chanson comme Aragon à la poésie, et tu vois, quarante ans après, la censure est toujours là à la différence que celle d’aujourd’hui est une censure que les poètes s’imposent pour mieux plaire, pour mieux se caler dans le moule, pour vendre plus. Ah ma France ! Tu l‘avais dit, « quand on prend tout d’un cœur léger, il parait qu’on vit sans danger », mais au final, là haut, quand je casserai ma pipe, j’ai pas envie de me retrouver face à toi et de devoir baisser les yeux ! J’aime pas ton plan, j’aime pas ta blague ! Allez reviens, la gauche est repassée, on a encore mille choses à faire ici et on aura toujours besoin de toi !


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  • REFLEXIONS SUR L’ETAT ACTUEL DE LA DIVERSITE CULTURELLE
    DANS LE DOMAINE DE LA CHANSON



    A la suite des deuxièmes rencontres internationales de la culture qui ont eu lieu du 02 au 04 février 2003 à l’appel du Comité de Vigilance regroupant 100 organisations professionnelles de 35 pays, affirmant : « Les œuvres de l’esprit ne sauraient être réduites à leur seule dimension marchande. La globalisation en cours tend à les soumettre aux seules lois du marché. Le droit des peuples à des cultures vivantes, patrimoine commun de l’humanité doit être pérennisé », à la suite des déclarations du Président de la République allant dans le même sens, il me semble indispensable d’informer l’ensemble des organisations concernées et au-delà, de l’état actuel de cette diversité en France dans le domaine spécifique de la chanson.

    Je souhaite que mes observations vous fassent comprendre clairement la gravité de la situation et l’urgence des mesures à prendre pour barrer la route au « rouleau compresseur » des industries culturelles alliées à celles de la communication qui règnent en Maître sur l’audiovisuel Français.

    Je ne dis pas cela à la légère : voici les chiffres que vous devez savoir :
    - D’après un rapport de la SACEM du 05 décembre 2002, je cite : « Au sein de la programmation totale des radios représentant 95% de l’audience en France, de 1996 à 2000, le nombre d’artistes différents a été divisé par 4 ».
    - Chiffres éloquents, chiffres terribles, car ils impliquent que les 3/4 des artistes français déjà sélectionnés ont été nécessairement condamnés, pendant cette période au silence médiatique.
    - Mais qu’en est-il des 25% qui restent ? Je crois qu’il est aussi absolument nécessaire que vous sachiez que d’après une enquête parue dans le « Figaro Entreprise » le 10 janvier 2003, le classement des artistes français en nombre de passages radio pour l’année 2002 s’établit comme suit (et je ne donnerai que les 5 premiers)

    - Jean-Jacques Goldman 37.200 passages (+ de 100 par jour)
    - De Palmas 28.700 passages
    - Pascal Obispo 14.800 passages sur 1 titre
    - Johnny Hallyday 12.900 passages
    - Renaud et Axel Red 14.800 passages sur 1 titre

    Dans ces conditions, vous pouvez imaginer ce qu’il reste de place aux autres !
    Les chiffres que je viens de citer ne sont en aucun cas un acte d’accusation contre les chanteurs qui bénéficient de ces passages multiples mais la démonstration du fait que la libre entreprise des marchés dans le domaine de la chanson conduit à un appauvrissement dramatique de la diversité culturelle (qui « s’accorde mal » d’après la SACEM « avec la logique des médias de masse en situation concurrentielle ») et qu’elle met ainsi en cause l’existence même de la liberté d’expression pour la très grande majorité des artistes

    Paris, le 10 février 2003

    JEAN FERRAT


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  • Jamais je ne m'invite sur mon blog pour partager mes états d'âmes, mais cette fois l'ame est meurtrie et la douleur est à partager.

    NOus avons tous appris aujourd'hui la mort de Jean Ferrat et nous sommes tous, au moins ceux qui l'aimaient profondément attristé, le mot est faible. J'ai appelé certains de mes amis, comme Michel Benoit et j'ai senti en tous une envie de pleurer. Nous sommes tous, ceux qui écrivent, ceux pour qui la poésie est un acte de don, orphelins d'u chanteur qui nous a inspiré et d'un homme qui nous a découvert. Ce que je dois à JEan c'est d'avoir découvert en 1995 lors de ma première rencontre avec lui, ce qu'était véritablement le but de la poésie. Et cette rencontre depuis a intégralement changé ma façon de voir les choses, d'écrire et de donner sa propore création. Je l'ai rencontré deux fois, et je lui ai souvent envoyé des textes ue j'écrivais, et malgré la qualité très contestatble, je l'avoue de ces textes de jeunesse, il n'a jamais cessé d'être attentif, encourageant et d'y apporter sa vision. Michel Jouera Samedi à Decize son spectacle C'est pas la Loire à boire auquel j'ai en toute petite dose participé en publiant le livre. Sa première réaction a été de me dire "Nous jouerons pour lui", et cette réaction, c'est cela, la grande famille de la poésie, de ceux qui aiment.

    Ironie du sort, Michel a écrit une magnifique chanson que j'ai eu envie d'interpréter, ce qui n'est pas encore fait et qui s'intitule Où que tu soies, quoi que tu vives... alors JEan, où que tu soies, quoi que tu vives, merci pour ce que je, nous vivons grâce à toi et ce que des générations de poètes vivront par tes mots, par ton engagement... car grâce à tes mots, j'ai fait cette découverte que la poésie est encore la révolution la plus efficace, car si les slogans disparaissent, les vers, eux demeurent. Merci Jean, repose en paix et va t'assoeir sur ce banc de l'éternité que Michel Benoit a installé là haut pour tous ses amis...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Gaston Bachelard disait « L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin ».

    Créer. Un mot qui, pour tous les artistes, résonne comme un grand élan de liberté. Ecrire, peindre, composer, jouer, la création porte en elle toute une philosophie qui va au-delà de l’égotisme (normalement !), au-delà même de la reconnaissance puisque pour la plupart, la création est tout, sauf subjective. Les termes « marchés de l’art », « commerce du livre » ont quelque chose qui résonne comme un bâillon et une dictature de la culture. Si nul n’est prophète en son pays, la France est en train de perdre la puissance de sa culture par l’uniformisation de sa création et la sélection de ses créateurs. Deux grands groupes se disputent le monopole du Livre, publiant les auteurs comme on traie des vaches à lait, les abattant quand le rendement n’est plus suffisant. On ne parle plus de qualité mais de quantité et de rentabilité. On ne définit plus la création par ce qu’elle transmet mais sur ce qu’elle rapporte. C’est cette réalité, dite économique, qui a enterré la poésie et le théâtre dans les abîmes de l’oubli, qui est en train d’achever les artistes plastiques et plonge les romanciers et les créateurs d’imaginaires dans une exception culturelle presque confidentielle, méprisés par les traders de l’édition et presque plaint par quelques uns qui, avant de se demander si la création est épanouissante pour l’artiste et enrichissante pour les autres, se demandent si elle est rentable. L’exception culturelle française est en train de devenir un produit, une valeur boursière. On oblige des créateurs à s’ingérer dans un système commercial qui n est en rien adapté. On négocie le rêve, on marchande l’imaginaire, on brade notre culture avec ce qu’elle a d’histoire et richesse. Et sous cette hypocrisie générale les éditeurs de répondre que l’on propose au public ce qu’il demande (Slogan de TF1) alors que j’ai toujours cru (naïvement) que les créateurs étaient justement là pour apporter la découverte, l’imaginaire, le rêve et bousculer le (dés) ordre établi.


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  • Obama est Sarkozyste ! C’est officiel ! Notre Président de la République Française (Pouff… excusez moi, je en m’y fais pas… au mot république…!) est de coutume adepte de l’impulsivité qui consiste à réagir de manière forte sans vraiment ne serait ce que penser à réfléchir et à promettre ce qu’il ne tiendra pas. Nous le savons, il le sait, c’est un compromis jusqu’en 2012 où l’on espère enfin avoir un Président qui ne pense pas être en train de jouer une grande partie de Sims. Bref… Mais, cette fois, le maître s’est fait doubler par l’élève. Obama, en 7 jours a réussi à envahir Haïti, à planter son drapeau sur l’aéroport dont il a pris le contrôle, à envoyer dix mille soldats, sans penser que Haïti était une république indépendante (depuis 1804 quand même, c’est impardonnable) et qu’il y avait une vaste organisation (depuis 1945 malgré tout) appelée l’ONU qui justement était chargée d’une certaine neutralité ! Et tout ça en faisant croire à tout le monde que c’est une formidable opération humanitaire ! C’est comme quand notre Président nous fait croire que la taxe carbone est faite pour nous rendre service ! Dieu a créé le monde en sept jours, Obama le 53 ème état des états Unis… mais le septième jour, à la différence de Dieu, il ne s’est pas reposé… Le surmenage sans doute. Obama est Sarkozyste et Sarkozy, pris de vitesse n’a toujours pas réalisé qu’il venait de se faire télécharger illégalement. Ah ce monde virtuel !


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