• Charles Trénet chantait : « Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues ». S’il est un homme pour qui ce vers est vrai c’est sans nul doute Aimé Césaire qui vient de nous quitter après 94 ans d’une vie rythmée au son de la poésie. Aimé Césaire reste le symbole d’une union
    fraternelle et continentale de la population noire par les mots, d’une politique de décolonisation, de combats
    menés du bout de la plume et du fond des certitudes d’un homme qui s’est battu pour l’identité de la littérature noire.
    Mais au-delà de la cause noire, c’est toute une image de la littérature qui part avec lui, celle d’une littérature
    significative qui pèse sur les esprits comme une révolution avec cette idée que

    « Aucune race n’a le monopole de l’intelligence, de la beauté,

    de la force, et il y a une place pour tous au rendez-vous de la victoire. »


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    Quand nous aimons les femmes, c'est parce qu'elles nous inspirent, et il faudrait alors que ce soit notre faute quand on ne les aime plus.(Antoine Gavory).




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  • La silhouette de Virginie Ancelot ou de Juliette Récamier flottait dans une fragrance de parfums de vins et de cigares... au Mille et une feuilles à la Charité sur Loire en ce jour saint du vendredi 10 avril de l'an 2009...et comme n'a pas manqué de le rappeler Michel Benoît, c'est peut être la première fois que des écrivains se réunissaient ainsi depuis près de cent ans dans la Nièvre pour ne rien faire sinon échanger, partager, faisant fi de tout commerce, de toute promotion, n'insuflant leur égo que dans le débat, la conversation...

    Plus qu'une idée de michel et Jean Noel Leblanc, exauçant les désirs de quelques nostalgiques dont je suis de cette époque où les écrivains s'interressaient davantage à communiquer qu'à vendre. Chacun apporte sa connaissance, sa conscience ettout le monde que nous étions est reparti avec de multiples informations, de multiples visages découverts en quelques heures autour d'un repas dans un restaurant digne des salons littéraires de la restauration.

    C'est ce genre de soirée qui redonne à elle seule l'envie d'écrire, qui justifie aussi ce parcours semé d'embûches qu'est celui de l'écrivain, de ces soirées où l'espace de quelques heures, tout en restant connecté avac le monde plus que d'autres, l'on se sent investit d'une sorte d'éternité, comme si nous n'étions plus plusieurs mais une seule voix.

    Alors merci Michel, Jean Noel, et tous ceux que j'ai rencontré ce soir pour nous avoir offert ce moment de vérité.

    Pour le détail de cette soirée, allez donc visiter le blog de Michel Benoit...


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  • J’ai pris la main d’un éphémère qui n’a pas tenu plus que quelques temps. Je sors de mon immeuble sur les quais rive gauche. Je passe au Panis avaler un café,  j’esquisse un sourire.

    Dans ce va et vient,  quelques rêves.

    Des individus mortels,  des poètes peut-être,  des immortels sans doute.

    Un café avalé brûlant,  une serveuse qui me fait les yeux doux,  je me rue dans la rue et je reprend mon chemin.

    Rue Saint André des arts,  un détour superflu,  mais je m’en fous. Quai des orfèvres,  assiégé comme un scorpion dans un monde d’épouvante qui veille avec virulence de menus délinquants susceptibles de devenir des tourmenteurs.

    Je cours. Six heures.

    Le soleil pointe son regard au dessus de l’île Saint Louis,  partagé entre l’éveil et l'ensommeillement. Je continue,  hôtel de ville.

    Je cours,  le Louvre,  la comédie Française.

    Deux et deux quatre,  quatre et quatre huit,  Buren et ses colonnes dont on fait toute une affaire pour si peu.

    Les trottoirs s’emplissent des yeux de filles et de gigolos qui pénètrent dans les cavités du métropolitain.

    Le monde braille,  le monde dégueule,  bouge.

    Les putes et les canailles s’assagissent tandis qu’ils vont se coucher.

    Première édition du matin,  ce sera peut-être bon aujourd’hui.

     

    Bouche de métro fétide,  couloirs acidulés de vapeurs chimiques,  chaleur nauséabonde,  station des grands boulevards qui vocalisent au son des vagabonds habiles qui poussent la chansonnette pour un centime.

    La nuit cesse de faire chanter les chats et de leur grisâtre mystère apparaissent leurs couleurs aux gouttières des immeubles.

    La pluie,  le vent et un monde affolé qui tourne chacun comme les autres.

    Un monde,  deux marches,  un billet doux,  un portique qui s’ouvre et me revoilà sur les quais entre deux antres noires.

    Des cœurs d’amants à la sagesse qui n’est la mienne,  des barnaches sur les épaules,  des musettes trop lourdes,  des cartables appesantis,  tout un monde qui tourne au pas cadencé.

    Des rires des pleurs,  des malchanceux,  des premiers regards,  des premiers baisers et des derniers jours. Une petite dame qui ne reviendra pas.

    Je croise quelques futurs dépouilles,  quelques prochains regrets,  quelques larmes qui ignorent encore qu’elles vont jaillir.

    Station de Belleville,  un vieil air d’accordéon en cortège qui sillonne le printemps comme une jeune vierge idyllique.

    Un monde descend,  l’autre monte.

    Un gamin en jaquette m’observe dans mon wagon comme sorti tout droit d‘une chanson de Trenet.

    Deux amoureux qui se construisent avec philosophie un air qui n’existera plus,  en se rapprochant,  en s’éloignant,  en s’aimant avant de se désaimer.

    Ils ont leur secret pour eux,  épris de leurs souvenirs qui les vêtit de beauté.

    Seul au monde dans le monde.

    Personne ne se ressemble et le monde entier est pourtant monotone.

    Je n’ai qu’envie que d’être seul avec moi et d’éloigner ce bonheur qui s’en va peu à peu dans un gris bleu.

    Quelques notes de musique distraites qui me hantent au fond des souvenirs et m’empêchent d’oublier.

    Une rue,  une chanson,  un soleil d’été qui se rengaine de paroles banales,  de regards vrais.

    On s’arrête. Encore un monde qui s’agite,  un frisson une larme.

    Le temps d’un refrain,  je devine Paris qui s’éloigne peu à peu au dessus. Un rideau de scène qui s’abaisse sur les bourgeois et les artistes

     

    Un ciel qui franchit les terres,  un métro qui sillonne les souvenirs et musarde sur des détails.

    Un gamin gouailleur qui me sourit en tendant la main dans laquelle je glisse le prix d’une chanson dans les faubourgs.

    Un autre amour se pose devant moi,  habillé de bleu et de printemps.

    Dehors tout est couleur de mort.

     

    On me lance un sourire,  comme une complaisance.

    Le soleil luit sur les vitres,  tout là haut, de grandes poutres d’acier strient le ciel de Paris.

    Deux messieurs,  en costume de jeunes hommes parlent dans un coin,  une vieille femme assise sur un banc attend qu’on vienne l’alléger de quatre vingt ans d’incertitudes.

    Le bruit se fond entre les achalandages sous le poids d’une humanité pressée.

    Au loin,  le soleil se lève sur les champs.

    Des gens qui partent n’importe où emmenant leurs riens qui font tant de grandes choses. Je m’arrête.

    Je guette dans mes yeux un frisson,  je regarde en arrière mes sensations,  je recule et de nouveau je stoppe.

    La vie s’accélère. La ville s’agite,  délaissant sous les poutrelles de al gare de Lyon,  les raisons qui font qu’on y revient toujours.

    D’une main j’y pose mes envies,  mes espoirs,  mes regrets et mes frissons.

    Le sifflet hurle,  les quais se vident,  le décor change,  mes envies s’éparpillent.

    Un balayeur,  cigarette à la bouche nettoie à mes pieds puis me fixe.

    Puis il repart,  une chanson pour quelques mégots,  puis se retourne,  me fait un signe de tête et disparaît dans le décor.

    Le sifflet hurle une dernière fois,  les portes commencent à se fermer,  le contrôleur me guette et s’approche.

    -  vous avez pris votre billet Monsieur ?

    -  Non,  j’ai pris la main d’une éphémère

    Dubitatif et surpris :

    -  il faut y aller Monsieur,  on va fermer…


    J’use les comptoirs avec mes coudes.

    Je tente d’impressionner,  de me faire envier d’histoires qui ne sont pas les miennes.

    Un mardi soir au Panis où tout me laisse croire que je suis entouré de grands hommes. Leurs visages se profilent à tous les instants

    Elle parle avec les mains depuis le matin sur le bord de la seine,  me levant de mon siège de fortune,  me lavant dans les eaux.

    Elle préfère regarder les bateaux qui se baladent,  aux touristes qui se croient fatigués,  lassés,  blasés,  aux airs d’accordéon silencieux.

    Elle fait des tours. Elle harangue les badauds qui viennent des beaux quartiers la regarder avec un air complaisant,  parfois vicieux et rarement admiratif.

    Il y a des poètes,  des touristes,  des artistes sans doute,  des nonchalant passant indifféremment,  sillonnant les tentes alignées comme des collégiens le long de la rive gauche.

    Le long des grands boulevards,  tout passe au devant des boutiques.

     Marchands de lait,  d’eau,  de charbon,  des visiteurs,  des acheteurs,  des livreurs,  des boutiques à souvenir.

    Ils emmèneront là bas,  de l’autre côté de la France une belle photo des traditions,  des monuments,  des scènes que Lautrec avait dépeintes. L’on croira avoir vu Paris,  l’on croira avoir visité ce que tous veulent voir,  avoir communié avec une ville aux histoires millénaires.

    Aux cafés d’en face,  on boit n’importe quoi avec n’importe qui,  en souriant légèrement de ses ennuis qu’on oublie le temps d’une séjour.

    Le soleil,  comme à la fin de chaque soirée se moque des destins allongés parmi la foule et entame sa descente. Tout va vite comme si le temps avait vingt ans,  et qu’il ne durait pas. Tout va vite,  tout ressemble à tout et plus rien ne se compare à rien.

    Elle fait des rêves qu’elle peint sur des toiles de nylon blanc.

    Des soleils luisants,  des villes et des champs et des paysans,  des gens biens,  d’autres moins bien.

    Elle imagine des enfants dans des berceaux pliant sous le regard des parents.

    Elle souffle.

    Elle frissonne,  elle frottes ses mains,  croise des regards qui ne la voient pas.

    Tout est ici comme si la vie avait vingt ans,  comme si le temps était trop court.

    Les gens se pressent,  se ruent aux vitrines,  sillonnent les quelque étalages pour rien y voir,  en regardant les chalandages comme le refuge de sombres vagabonds à qui l’on ne dirait pas bonsoir.

    Dans les nuits de printemps personne ne sourit,  comme endormis dans une valse qui tourne.

    Rien ne voltige,  ni les mots,  ni les regards,  ni les sourires esquissés au coin du pont de Notre Dame.

    Elle parle avec ses mains.

    De sombres passants la regardent,  se disent avec vice qu’elle devrait parler avec son corps. On la dévisage.

    On la déshabille.

    Elle est là,  puissante,  à un rendez vous où personne ne viendra.

     


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  • J’entendais ce matin que France télévision et Radio France verraient leurs effectifs coupés… Daniel Mermet, Stéphane Guillon, et d’autres sont appelés par notre président de la République à « céder » leur place, leur reconnaissance influant trop sur l’opinion publique. (C’est d’ailleurs sans doute uniquement à cause de Guillon que Nicolas Sarkozy a perdu trente points dans les sondages). Devant cela, je me dis restons inconnus!!! Prions le Dieu de la liberté d’expression (dont PPDA semble s’être octroyé le titre) et ses saints (Jean Edern-Hallier, Georges Bernier et d’autres) que surtout, surtout personne n’ait l’idée de mettre un magazine Koikispass sur le bureau de l’Elysée… J’adore mon rôle de chroniqueur et par chance mon rédacteur en chef n’est pas un ami intime de Christian Clavier !

    Nous sommes en démocratie ! On peut tout dire ! Tant que l’on ne parle pas trop fort…


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