• CE QU'ON DIT AU MATIN


    Ô mon amour- Mon espérance-
    Ma fièvre lourde- Ma démence-
    Jusqu'au fond des jardins de France
    Il sent ton souffle l'embaumer.
    Tu es le dieu que l'on abjure
    La joie du bourreau qui torture
    Le son d'une voix au murmure
    A tes yeux sur moi déposés

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?

    Perdre la foi à ton visage
    On n'y lit même pas ton âge
    C'est pour toi qu'il écrit ces pages
    Qui, tour à tour seront brûlées
    Comme un sentiment qu'on délaisse
    Comme un parfum que le vent blesse
    Chaque nuit est une détresse
    Chaque matin te rencontrer

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?

    Il sait les traits de la mémoire
    Du passé- De tes désespoirs-
    Du champ de blé au champ de foire
    Mais qu'as-tu fais de ces années
    Tu as hissé aux souveraines
    Sur des plateaux d'argent- Tes peines-
    Sais-tu que la vie se promène
    A quoi bon vouloir la presser ?

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?

    Etre sourd- Entendre ta voix-
    Comme un dieu auquel nul ne croit
    Mon âme est un souffle de froid
    Par tes yeux toujours réchauffé
    La terre est humide en automne
    Au loin la cloche que l'on sonne
    Pour des enfants qui se prénomment
    Des mots d'amour toujours hurlés

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?
    Ô mon bois de bruyère et d'ombres
    Tous mes songes y poussent en nombre
    Tends une main pour qu'il ne sombre
    A toujours de te regarder
    A l'enfant dont on dit qu'il vit
    Entre nos cœurs et nos envies
    Rien n'est jamais vraiment fini
    Tout est toujours à espérer

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?

    Mon ivresse- Mon insolence-
    A qui aucun instant ne pense
    T'appartenir en innocence
    Te posséder en liberté
    Comme un défunt dur qui l'on veille
    A qui l'on promet des merveilles
    Dans tes bras il se sent pareil
    A celui qui vient te chercher

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?
    Ô mon amour- Ma renaissance-
    Ma lente mort- Ma délivrance-
    ma voix condamnée au silence
    Toujours savoir te consoler
    Il a connu tant de richesses
    Dans l'illusion trouvé l'ivresse
    Sans se douter que sa jeunesse
    En toi demeurait enfermée

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?

    Ô mon jardin- Mon amulette-
    Ma douce femme- Ma fillette-
    Veux-tu devenir au poète
    La muse qu'il a tant cherchée ?
    Il veut t'aimer comme un parfum
    Etre l'instant de ton destin
    Voudrais-tu lui donner ta main
    Le posséder- Lui ressembler ?

    Est-ce ainsi que l'on doit aimer ?
    C'est ainsi que je vais t'aimer...


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