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    Dans Rendez-nous Sacha Guitry, Antoine Gavory retrace l'ensemble de la carrière de celui qu'on surnommait le "Roi de Paris" et les Quatre années d'occupation qui ont valu à Guitry de passer soixante jours dans les geôles de Drancy. Au delà d'une rectification de l'histoire, c'est avant tout le cri d'une génération d'auteurs à un monument du théâtre et du cinéma à ceux qui ont tenté de le faire oublier.

     

    RENDEZ_NOUS_SACHA_GUITRY vu par Alain REY, directeur des éditions LE ROBERT

     «Antoine Gavory s’attaque ici à un vaste et paradoxal sujet, à un créateur de mots et d’images nommé Alexandre , en russe familier Sacha, fils d’un très grand comédien, Lucien Guitry. Sacha, acteur par raccroc, malgré une longue brouille, passa sa vie à chercher d’être digne de ce père.
    Sa célébrité a nui à Sacha. Tout et son contraire ont été dits et écrits à son sujet. Étrillé par la critique élitiste, il fut adoré du public, qui pourtant se trompait sur lui. Il ne cessa de déconcerter, s’appropriant, par sa manière, un théâtre de boulevard fatigué, un cinéma souvent convenu, un jeu d’acteur qu’il transcenda en irritant, un style de vie «aristocratique» (l’aristocrate, c’est l’artiste). Polygame par déception – les femmes le quittent – et par besoin d’amour, Guitry fut, à sa manière, le plus féministe des artistes de son temps; ainsi nous le montre Antoine Gavory.
    Il nous montre aussi comment on a voulu faire de Sacha Guitry un collaborateur, alors qu’il ne cessa d’œuvrer à la gloire de la culture française. Accusé d’intelligence avec l’ennemi, il répliqua: l’intelligence, «je crois en effet, n’en avoir pas manqué». Son nationalisme culturel lui fit inventer le cinéma de témoignage: grâce à lui, nous voyons en l’an 1915, se mouvoir et agir Rodin, Degas, Monet, Renoir le peintre et son fils Jean, Saint-Saens, l’ami Mirbeau, et la barbe d’Anatole, qui a pour patronyme le nom du pays aimé. Plus encore qu’à la création, immense, inégale, ponctuée de chefs-d’œuvre, parfois compromise par la facilité, Antoine Gavory s’attache à l’itinéraire, humain, moral, créatif, spirituel aux deux sens du mot, rendant ainsi compte et justice à un talent protéiforme, merveilleux et ambigu.»  


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  • DUETTO SACHA GUITRY  

    « Je parle souvent de Sacha Guitry, je le cite souvent, je trouve toujours un parallèle entre ce qu’il a vécu, écrit, dit, joué et ce qui m’entoure. Je n’ai besoin que de mentionner une phrase pour qu’aussitôt mon entourage identifie son auteur. À la limite parfois de l’obsession.

    J’aurais envie que tout le monde puisse lire "Le Roman d’un tricheur", "Le Nouveau Testament", "Beaumarchais", "Deux couverts", "Désiré" et les 115 autres pièces écrites par Sacha Guitry en 55 ans de carrière. Parce que derrière tout cela il y a une leçon d’élégance, une leçon d’exigence, une leçon d’histoire. De notre Histoire. De ce qui fait ce qu’aujourd’hui nous sommes. » Antoine Gavory

     

     

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    Extrait du Duetto Sacha Guitry, par Antoine Gavory

     

    « Quand il incarne Talleyrand, dans Le Diable boîteux, je me délecte de la filouterie du personnage qui a su traverser les régimes politiques et je ris de la bêtise humaine. Le sarcasme porté à un tel degré d’intelligence est admirable. Quand il dit : « Je n’aurais jamais épousé la fille de Molière ou celle de Fragonard – car je ne me serais pas reconnu le droit de faire des petits-fils à des hommes pareils.»

     

    Être Français c’est aussi cela : l’esprit. Il y a eu Beaumarchais, Alphonse Allais, Alfred Jarry, Jules Renard et Guitry. L’art de manier le mot. L’art de sublimer la critique jusqu’à la rendre si drôle et si profonde qu’elle n’inspire que le rire.

     

    Guitry disait d’ailleurs, et je partage entièrement cet avis : « Il faut être capable de perdre un ami pour un bon mot. » Ce à quoi j’ajouterais qu’un ami qui ne comprend pas un bon mot n’est pas vraiment un ami. Alors, autant se débarrasser de quelqu’un qui n’a pas d’esprit.

     

    Si je devais résumer Sacha Guitry à un seul mot, je dirais exigence. Celle des mots, mais aussi celle des silences. Les miens et ceux des autres. Le silence des autres est parfois si bruyant. Alors que dire de leurs mots. Les silences font partie intégrante de l’écriture. Lucien Guitry, à une spectatrice venue le féliciter sur son texte en soulignant la grandeur de ses silences avait répondu « C’est normal, Madame, parce que les silences sont de moi ! » et Sacha avait un jour écrit : « Ô privilège du génie. Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui. »

     

    Je crois que tout était fait pour que Sacha Guitry et moi nous nous rencontrions. Et je ne serais pas étonné d’ailleurs qu’un jour, il frappât à ma porte. » A. G.

     


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    Cinquante ans après, quelles évocations les événements de Mai 68 vous inspirent-ils ? Nous vous avons posé la question à nos auteurs et dessinateurs.    

    Jacques Mercier : La place Flagey en mai 68

    Antoine Gavory : En attendant Dumas

    Jean-Michel Thiriet : Soixante-huitard ?

    Jacques Cauda : Le Mei du Mai

    Serge Theate : Derrière la vitre

    Maxime Lamiroy : L’ ère des révolutions est-elle révolue ?

    Illustrations de Hugues Hausman, Alain Van Assche, Jacques Cauda, Patryck de Froidmont

    Couverture : Frédéric Jannin

    Opuscule Hors-Série #02

    Auteurs : Jacques Mercier, Antoine Gavory, Jean-Michel Thiriet, Jacques Cauda, Serge Theate, Maxime Lamiroy, Patryck de Froidmont, Alain Van Assche, Hugues Hausman, Fred Jannin

    Titre : Mai 68 a 50 ans

    Collection Opuscules

    ISBN : 978-2-87595-136-6

    Prix : 8€ ( + 2€ en envoi postal)

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  • LE BILLET D'ANTOINE / KOIKISPASS N°126 / MAI 2016


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  • Ils ne sont pas nombreux les magazines à laisser la place aux auteurs disparus, loin du sunlight des boutiques, alors merci à Mamie Pétille pour cet espace consacré à notre patrimoine et notre histoire... 

     

    A BÂTONS ROMPUS. Félix Fénéon, le véritable inventeur de Twitter


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