• Cher Monsieur Guitry,,

    Même à la lecture des journaux, je ne parviens pas encore à vraiment croire que vous êtes mort depuis un demi siècle.

    Vos adieux à la critique ayant précisé que toute information leur serait vendue.
    Donnez nous alors l'état de vos comptes et que ces informations non payées fussent elles tromperie de votre part car vous qui rêviez d'être populaire, il a fallu que l'annonce soit faite de votre trépas pour que l'on vous admire...

    Et aujourd'hui l'histoire se charge de vous être fidèle vous qui l'avez si souvent trompée, vos accusateurs n'ont plus d'argument que de vous accuser d'avoir feint de mourir pour entendre du bien...

    Ils sont passés à la trappe comme de mauvais fruits auquel le talent n'aurait pas tout donné de sa sève... vous qui si souvent vous êtes moqué des cocus, voici que vous êtes l'amant du talent qu'ils n'ont pas su garder, et là encore l'histoire, toujours elle, les salit de leurs seules accusations et médisances à votre égard...

    C'est là certes un mariage réussi, parvenir à être infidèle de son vivant et susciter la vénération de son trépas. Si l'histoire était une femme, elle serait une sainte.

    Quoiqu'il en soit, Monsieur Guitry, à regarder le théâtre et à écouter notre époque, il ne fait aucun doute: vous êtes bien mort, car si vous ne le fûtes, vous eûtes vite fait de sortir et de crier avec rage cette décadence de ce qu'est le comédien, relégué au titre d'intermittent.

    Je n'ai pas le talent de jouer, peut être celui d'écrire, quoique là aussi la critique, elle soit restée fidèle à elle même, arrogante, imbue et incontrôlable et je ne peux donc que m'instruire de ce que vous avez laissé, et tirer des enseignements d'un homme qui se voulait populaire quand il ne l'était pas et qui devient un mythe quand il ne peut plus s'en satisfaire.

    Vous êtes donc bien mort, Monsieur Guitry, alors quoique j'en dise et en écrive, je ne vous écrirai pas, car on ne parle pas aux morts...

    A bientôt


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